Padaungs & Karens
- Kassandra de Giuli
- 3 avr. 2016
- 4 min de lecture
Ce deuxième article, pour vous parler de deux Ethnies que j’ai eu la chance incroyable de rencontrer dans le nord de la Thaïlande.
Le peuple Padaung ou Kayan et plus bas, les Karens.
En 1990, le peuple Padaung, minorité Tibéto-Birmane, fuit le conflit militaire Birman, pour trouver refuge chez sa voisine Thaïlandaise, principalement dans le nord.
Vivant dans de petits villages, leurs modifications corporelles en font pour la plupart d’entre-eux, une attraction touristique. En effet, la tradition veut que les femmes portent des spirales en laiton autour du cou, d’ou leurs surnom de “ femme girafe “ ou “ long neck “
En me rendant dans ces villages, j’ai éprouvé une gêne et une certaine culpabilité. Une impression de zoo humain teinté d’une pointe de voyeurisme.
Puis par la suite, en découvrant petit à petit les petites maisonnettes, en observant ces magnifiques femmes tisser tout en s’occupant de leur bébé, on se prend au jeu. On se laisse emporter dans ce tourbillon de culture et de couleurs. On tente une approche, on communique avec des gestes, un regard. Des enfants, curieux, s’approchent avec timidité, et la je sors un petit paquet pleins de couleurs à l’intérieur : des ballons !
Leurs yeux s’illuminent et plus je gonfle de ballons, plus les enfants arrivent autour de moi. Vous vous en doutez : ce moment restera à jamais gravé en moi!
Toutes les photos on été prises en accord avec les personnes concernées



Le collier :
A l’age de 5 ans, les petites filles portent leur premières spirales, puis au fur et à mesure de la croissance, celle-ci est changée.
Contrairement à la croyance générale, les spirales n’allongent pas le cou mais pèsent sur les côtes, qui évoluent en penchant vers le bas. Plus les côtes penchent, plus le collier tombe sur les épaules, il devient trop large et n’est plus assez grand pour envelopper tout le cou. La spirale est changée pour être remplacée par une plus longue.
Non, ces femmes ne meurent pas en enlevant leur collier. Il leur arrive de les enlever lors du changement de spirale et lors d’examens médicaux.
Elles peuvent retirer le collier à n’importe quel moment de leur vie, mais bien souvent elles gardent ces spirales car la peau de leur cou est abîmée et décolorée. Ces ornements font également parties d’elles, comme une extension, les enlever seraient perdre une partie de leur histoire.

La légende veut que ces femmes portent ces colliers afin d’éloigner les hommes des autres tribus.
On raconte également que c’est pour les protéger des attaques des tigres ou pour qu’elles ressemblent à des dragons. Le dragon étant une figure importante du folklore Kayan.
Si certaines jeunes filles ne veulent pas perpétuer la tradition, d’autres y voient une forte identité culturelle ethnique et l’importance de la beauté.
Le gouvernement Birman décourage cette tradition se voulant une image plus occidentale.
le HCR ( Haut Commissariats des Nations Unies pour les Réfugiés ) incite au boycott des villages touristiques Kayan, bien souvent montés de toutes pièces, qualifiant ceci de zoo humains.

Femme Kayan et son petit, portant le costume traditionnel.

Maisonnettes du village, servant également d’échoppe pour vendre quelques souvenirs.



Les Karens
L’ethnie Karen est un peuple à tradition nomade, d’origine Tibéto-Birmane vivant dans de petits villages reculés, loin de la civilisation moderne.
Leur activité principale vient de l’agriculture et du tissage traditionnel.
Vivant à l’écart du développement économique moderne, ils ont su garder leurs coutumes tels que leur magnifique rapport à la nature et une simple harmonie de la vie.
C’est en allant rendre visite à ce peuple iincroyable que je me suis rendue compte de la différence par rapport à mon pays. Oui, j’ai beaucoup de chance de vivre ou je vis, j’ai tout ce dont j’ai besoin matériellement, ma santé est bonne, mais ai-je vraiment besoin de tout ça pour être heureuse ? Regardez cette femme. Quel âge a t’elle d’après vous ? Voyez le sourire espiègle qui se dessine sur son visage, regardez sa beauté naturelle! Ayant vu la maison de cette femme je dois vous avouer qu’elle ne possède pas grand chose, mais son regard et son sourire en disent long, elle est pleine de richesses de l’intérieur qui vaut plus que tout l’or du monde. Alors mes amis, vivez ! Profitez de chaque secondes que la vie vous offre, même si certes, elle n’est pas tout les jours facile.

Femme tissant un panier en bambou, devant sa maison. Elle vend ses paniers 20 bahts pièces ( env. 0.60ct )

La vie agricole des villages est rythmée par les différentes saisons :
mai-octobre : saison des pluies
novembre - janvier : saison sèche
janvier - mai : saison chaude
Lorsque les femmes ne travaillent pas aux champs, elles tissent de somptueux tissus ornés de couleurs toutes plus éclatantes les une que les autres.
80% des Karens sont animistes, c’est à dire qu’ils croient aux esprits. Les esprits peuvent se trouver partout; dans la nature, un animal, une rivière, le vent…


Village Karen dans la province de Chiang Mai.
Les maisons sont conçues sur des pilotis, permettant d’évacuer l’eau et d’éviter les inondations dans les maisons lors de la saison des pluies, qui à lieu de mai à octobre


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